GRINDHOUSE – Séance n°2

Liv Schulman, Jeremy Deller

24 novembre 2016


Projection le jeudi 24 novembre 2016 à 21h00 :

Présent perpétuel avec les réalisations de Liv Schulman (en présence de l’artiste) et Jeremy Deller


Pendant trois soirées cet automne, In extenso se transforme en « Grindhouse », ces anciennes salles de cinéma américaines dédiées à la projection de films d’ « exploitation », afin de projeter des films ou vidéos d’artistes contemporains qui, comme les cinéastes catalogués dans ce genre, se jouent des tabous, et laissent une place importante à la créativité et l’expérimentation sonore et visuelle.

Les vidéos ou films d’artistes admettent souvent une proximité (s’ils n’en font pas partie) avec ce genre cinématographique (petits budgets, insoumission à la censure, dimension critique, circuit parallèle à celui du cinéma blockbuster…), qui bien que mal compris et mal analysé durant son âge d’or (les années 50, 60 et 70), a produit pléthore de films aujourd’hui considérés comme remarquables autant par la richesse de leur expérimentation visuelle, de leur orientation musicale que par leur regard décalé ou critique sur la société et leur positionnement contre-culturel.

Suivant la fréquence de programmation de ces cinémas, plusieurs films ou vidéos seront projetés par soirée, en lien avec une thématique à propos de laquelle les spectateurs seront amenés à discuter et échanger. De même que dans ces salles de cinéma, il sera permis de boire et manger, voir même de dormir, les backrooms seront en revanche difficilement envisageables…

PRÉSENT PERPÉTUEL

Cette dernière décennie, beaucoup d’analyses portant sur la perception du présent soulignent que nous vivrions dans un présent perpétuel, dénué de toute projection vers l’avenir, dans lequel nous aurions atteint un stade ultime (dans tous les domaines : politiques, sociaux, économiques, technologiques, culturels, etc) sans qu’aucune évolution puisse y apporter une touche de renouveau. L’être humain reproduirait ainsi des schémas déjà existant à l’infini parce qu’il aurait atteint la « fin de l’histoire », confirmant ainsi la conception téléologique hégélienne de l’histoire défendue par Alexandre Kojève et

Francis Fukoyama. Sommes-nous pour autant réellement en train de tourner en rond dans ce dit présent ? De nombreux artistes se questionnent sur le présent, la représentation du temps et le devenir du monde contemporain, quand leurs œuvres ne constituent pas directement une représentation subjective du réel. Que peut-on y lire ? Qu’est-ce que l’histoire sociale de l’art dans deux siècles pourra dire de notre époque ? N’y a-t-il pas d’alternatives au présent ?


Remerciements :

Les artistes, Artangel Collection, Londres, la galerie Art : Concept, Paris, l’École supérieure d’art de Clermont-Métropole (ESACM), l’École d’Enseignement Supérieur d’Art de Bordeaux (EBABX) et les services techniques de la ville de Clermont-Ferrand.